13 déc. 2011

Come home, little bird,

Ça fait un bruit terrible, le ciel qui s'effondre.
Mes remparts se craquellent et s'émiettent doucement, la peur se glisse sous ma peau et j'ai le coeur qui pèse des tonnes de choses qu'on ne fera jamais ensemble, à quoi ça tient la vie ? Je voudrais enrouler une ficelle autour de ton poignet, nouée-serrée et t'emmener partout avec moi, t'inventer une cabane secrète où la maladie ne viendra pas te chercher, te cacher si bien dans un cocon d'amour que tu auras mille éternités devant toi.
Je voudrais collectionner des centaines de bouées colorées et recouvrir tous les océans pour qu'on ne puisse jamais, jamais se noyer, t'inventer un bateau-ailé qui voguerait sur les nuages et se perdrait pour toujours dans le ciel, faire de toi un tout petit oiseau qui s'envolerait loin de ce gigantesque gâchis, y croire tellement fort que tu deviendrais pour de bon la fée que tu as toujours été, au fond de toi, et on partirait au pays imaginaire, ensemble, c'est tout.
Ça devrait jamais tomber malade, une maman, pas de ces maux qui ne se guérissent pas en tout cas.

Je n'ai pas de mots pour dire à quel point je t'aime, c'est toi qui fais tourner le monde, qui illumine tout autour de toi de milliers de paillettes, c'est toi qui m'a appris la magie, toi qui m'a donné des ailes. La vie sans toi, je sais pas.

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6 déc. 2011

Transfusion de coeur,

Depuis ton absence, j'ai le coeur qui s'est brisé en tant de minuscules morceaux qu'il a fini par s'enrouler de brouillard pour se cacher et panser ses plaies, on n'en distingue plus les contours, il n'y a plus que vapeurs épaisses et grises, les étincelles se sont éteintes une à une et il n'a jamais fait aussi froid. C'est comme si je disparaissais peu à peu dans un manteau de brumes, je ne sens plus grand chose, à peine un battement de coeur égaré, un bruissement d'ailes imperceptible, comme un souvenir d'amour qui diffuse ses dernières gouttes et puis s'efface lentement sans faire de bruit.
Tu t'en vas sur la pointe des pieds, j'ai étouffé mes tempêtes et il n'y a plus cette pluie battante à l'intérieur de moi qui me transperce les os, je flotte dans le vide intersidéral que tu as laissé en partant, je suis recroquevillée sur un radeau à la dérive et c'est fou de ressentir si moins, chaque seconde me laisse béante et un peu plus abandonnée. J'ai défait tous les noeuds, je sens glisser les souvenirs comme les larmes sur mes joues, plus de bouteilles à la mer, plus de bateaux d'amour de ton coeur au mien, déroulée la ficelle de nous deux. J'ai la moitié du coeur en pointillés de toi, ton absence emplit le vide entre mes bras, qui d'autre m'aimera comme toi ?

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